1872 

Tristan Corbière en dandy parisien
sous un soleil en toc

Amoureux, lassé de sa retraite roscovite, Tristan rejoint Marcelle à Paris au printemps 1872 et habite une chambre Cité Gaillard à Montmartre tout près des appartements de sa belle, Boulevard Clichy.


Il troque alors sa panoplie de « vieux-frère-la-côte » pour une « pose » plus « chic », s'habille en dandy, se fait tailler la barbe en pointe, va au théâtre où il partage la loge du comte Rodolphe de Battine. En mai, Tristan emmène le couple à Capri. Les trois amis descendent à l'hôtel Pagano et passent ensuite leurs vacances d'été à Douarnenez avant de retrouver la capitale l'hiver.

Réduit parfois à faire le pied de grue sous les fenêtres de sa belle ou à s'époumoner sous son balcon, on le verra fréquenter bientôt des femmes de moeurs plus légères. Durant cette période riche en désillusions de toutes sortes -Tristan s'est mis à la caricature anti-communard et tente en vain de placer son album dans les journaux- et face au monde écœurant des compromissions, lui-même devant y sacrifier pour partager la femme qu'il aime avec Rodolphe, Tristan se plaît à épingler un Paris en carton-pâte où brille un soleil en toc :

« Il vint aussi là - fourmilière,
Bazar où rien n'est en pierre,
Où le soleil manque de ton. » (« Paris », 1)