Le bestiaire des Amours jaunes
Le souci majeur de l'exégèse corbiérienne
est de mettre en valeur une identité sociale et
poétique de Tristan Corbière. Le bestiaire
corbiérien des
Amours jaunes s'inscrit
dans la droite lignée de cette entreprise. Il s'agit
de lire Corbière par le biais du règne animal,
d'étudier les valeurs kaléidoscopiques de
l'animal pour définir le « mélange
adultère de tout » brouillant les pistes
menant à Corbière. Avec ses quelque 116
animaux qui apparaissent 293 fois, il circule dans Les
Amours jaunes toute une faune pittoresque et
expressive qui renvoie à l'image tantôt touchante,
tantôt grotesque, voire inquiétante de la
condition humaine via celle du poète.
1 — Si « Je est un autre », il serait
un animal…
La représentation animale liée à
un souci esthétique et moral n'est pas nouvelle.
Elle perdure telle une manifestation symbolique de notre
expressivité, conçue comme un mythe de la
dégradation, la hantise d'une animalité
résurgente ou bien encore comme une méditation
sur une possible métamorphose de l'individu. Tristan
Corbière aurait ainsi recours à une généalogie
élective à proximité d’élans
génésiques pour pallier certaines déficiences
physiologiques et carences sentimentales. L'animalité
à fleur de peau, le poète chercherait à
atteindre cet état qu'il qualifie dans «
Décourageux » de « Sublime Bête
» et qui le délivrerait d'une humanité
déliquescente, le purgerait de ses dégoûts,
de son humanité débile. La multiplicité
de ses doubles animaliers dissocie et morcelle son corps
à la manière d'une décomposition
qui s'adapte à la carence, supplée à
un poumon malsain par exemple, à un phallus non
fonctionnel (le chien de « Bohème de chic
» dans sa pose ondiniste), et à un état
de déréliction, une carence affective…
La recherche d'une identité, au cœur des
Amours
jaunes, trouve une certaine forme d'expression reposante
et révélatrice dans le choix partisan de
figures animales, la plupart récurrente : le chien,
le crapaud, le coucou, le rat, le lézard, l'araignée.
Ce bestiaire sert d'abécédaire illustré
à l'enfant-poète qui se cherche dans les
constructions syntaxiques de sa pensée balbutiante.
Il n'est pas indifférent de noter que la cigale
qui règne, d’emblée, sur la saison
jaune du poète aux bornes limitrophes du recueil
est davantage qu'un clin d'œil à La Fontaine,
grand peintre animalier, mais relève, ainsi que
la ménagerie issue de la mythologie gréco-romaine
(Pégase, Cerbère et quelques autres) de
réminiscences scolaires, d'une nostalgie d'un univers
enfantin. Alors que l'influence d'un bestiaire celte rend
compte d'un archaïsme plus lointain.
Tristan Corbière exprime sa nostalgie involutive
dans une projection animale, celle qui le conduira à
l'apathie puis à l'aphasie désirée,
effective dans les « Rondels pour après ».
2 — Le crapaud, le chien et la jument
Pour commencer, Tristan stigmatise le répertoire
traditionnel des métaphores idéales du bestiaire
romantique. Il y substitue son identité crapaude
pour faire parvenir à l'entendement public son
chant de batracien à l'instant où l'orchestration
des cygnes, des pélicans et rossignols imposent
leur style. Des partis pris à travers des choix
animaliers récurrents se font sentir. Tristan se
concentre en effet sur une animalité minimale qu'il
place sous le signe des laids, des maudits et des nocturnes.
« Vois-le, poète tondu, sans aile,
Rossignol de la boue… — Horreur ! […]
Bonsoir — ce crapaud-là c'est moi. »
(«
Le Crapaud »)
Lorsque Tristan in-carne son gargarisme de hors-je dans
le crapaud, il dit sa condition douloureuse de poète
; dans le chien, sa solitude et ses impuissances d'alcôve,
il dit son statut d'homme et d'amant :
« Beau chien, quand je te vois caresser ta maîtresse,
Je grogne malgré moi — pourquoi ? —
Tu n'en sais rien…
— Ah ! c'est que moi — vois-tu — jamais
je ne caresse,
Je n'ai pas de maîtresse, et… ne suis pas
beau chien. »
(« Sonnet à Sir Bob
»)
Tandis que Marcelle, par un jeu de calembours, devient
une figure équestre dotée d’un tempérament
luxurieux :
« — Hurrah! c'est à nous la poussière
!
J'ai la tête dans ta crinière,
Mes deux bras te font un collier.
— Hurrah ! c'est à nous le hallier !
— Hurrah ! c'est à nous la barrière
!
— Je suis emballé : tu me tiens —
Hurrah !… et le fossé derrière…
Et la culbute !… — Femme tiens ! »
(«
À ma jument souris »)
Tristan choisit pour lui et pour l'humanité qu'il
fréquente le prisme animalier comme faire-valoir
de postures, de poses. L'animal est déjà
un peu cette épure de l'homme qui, au départ
très sexuée (la chiennerie amoureuse, la
jument cavaleuse, parodie de l'amour courtois, la vénerie
anthropophage), subit l'atavisme de « la Bête
Féroce » :
« Ô fauve après qui j'aboyais,
Je suis fourbu, qu'on me relaie !
Ô Bête ! es-tu donc une laie ?
……………………………………………
Bien moins sauvage te croyais ! » ( « Vénerie
»)
avant d'être vaincue par « Le Sublime Bête
».
3 — Une cigale aphone
Tristan ourdit des scénarii où une animalité
suceuse, mandibulaire, fileuse euphémise son corps,
résorbe ses pensées, s'attaque aux mots-mouches
qui bruissent et diffèrent son sommeil. Que ce
soit les bestiaires igné, aquatique, aérien
(tendant vers les scansions musicales des « Rondels
») ou chtonien (s'adonnant dans les moiteurs de
la fange à la rêverie digestive), tous participent
à l'élaboration de l'asymptote d'une fonction
d'entropie qui ne sera effective qu'à l'instant
où le poète cessera de chanter :
« — Soyez muette pour moi, contemplative Idole,
Tous les deux, l'un par l'autre, oubliant la parole,
Vous ne me direz mot : je ne répondrai rien…
Et rien ne pourra dédorer l'entretien. »
(« À une camarade »)
L'ultime caractère du « Sublime Bête
», après les vertus de l'immobilisme, est
donc la perte volontaire de la parole, l'accès
par le genre du tombeau poétique au silence. Tristan,
replié sur son identité fœtale, comme
statufié, minéralisé, nidifié
dans sa tombe végétale, sous un pâle
rayon de lune, après avoir chanté, puis
déchanté, se tait :
« Et ma parole est l'écho vide
Qui ne rien — et c'est tout. »
(« Paria
»)
Le poète a préparé depuis longtemps
sa disparition locutoire, bien avant d'annoncer son esthétique
de la dissonance par un florilège de figures animales
sans disposition musicale, ou de stigmatiser les créatures
emblématiques du chant annexées par les
Romantiques, lorsqu'il place la cigale emblématique
du chantre au début du recueil. On sait la femelle
cigale aphone. Elle préfigure la cigale sépulcrale
des « Rondels pour après » dont le
mirliton se répercute en échos concentriques.
La cigale des Amours jaunes lui dicte son silence poétique,
les deux groupes de substantifs des poèmes limitrophes
(« Le Poète et la Cigale », «
La Cigale et le Poète ») usent alors de la
réflexion pour une plus grande concentration du
sujet tristanesque, Narcisse de son propre écho
guttural. L'écho voué à la déperdition
se propose en asymptote de cette fonction d'aphasie, le
degré zéro de l'échelle mélodique.
4 – « en dehors de l’humaine piste
»
La singularité de son imagerie animale ne dépend
pas d'une vision anthropomorphique. Il faut davantage
parler de transsubstantiation que de comparaison ou de
projection animale qui sous-tend une vision anthropomorphique
de l'univers. Cette vision n'est pas celle de Corbière
positionné « en dehors de l'humaine piste
», ou qui, ayant déclaré que « Le
Moi humain est haïssable », signale par cette
aporie son statut de « Paria » :
« — Moi je ne m'aime ni ne me hais »
N’oublions pas les zoologies parisiennes (cocottes,
grues, merlan, maquereau, vilain merle, gros chiens, étalons)
et bretonnes, moins originales il est vrai, car relevant
d'une phraséologie populaire. Tantôt elles
correspondent à une réflexion sur une adéquation
d'un type donné à son milieu, tantôt
elles illustrent concrètement une expression courante.
Ces zoologies n'auront que mieux servi à poser
la singularité des métamorphoses animales
à venir, surtout celles qui concernent le poète
et sa muse.
Tristan et Marcelle incarnent stricto sensu un type d'animal
donné. L'un est, ou devient chien, crapaud, rat,
lézard, coucou ; l'autre cheval, laie, biche, grue,
cigale… Les doubles animaliers de Marcelle découlent
pour une large part de connexions onomastique (March :
cheval), géographique (la cigale des moiteurs méditerranéennes)
et celte (celle de Marc, selle de Marc’h, cheval)
où interviennent encore un blason, des calembours,
des paronomases. Celles de Tristan, plus nombreuses, correspondent
à des instants de sa réalité d'homme,
de poète, d'amant, de fils, de marginal, de paria
ou de stropiat :
« — Moi je suis le maigre coucou »
(« Paria »)
De même que le chien et le rat se proposent d'être
des épures de l'homme, le coucou, le crapaud et
quelques autres préparent celles du poète
tandis que l'araignée qui loge dans le front de
notre chantre annonce la fin de toute activité
cérébrale :
« Dors : on t'appellera beau décrocheur d'étoiles
!
Chercheur de rayons !… quand il fera bien noir ;
Et l'ange du plafond, maigre araignée, au soir,
— Espoir — sur ton front vide ira filer
ses toiles.»
(« Sonnet posthume
»)
5 — L’animal par défaut
Ses métamorphoses dépassent un simple fait
de langage : une métaphore est vécue comme
une nouvelle métamorphose et chaque métamorphose,
idéale ou repoussoir, une décantation de
l'être, de sa parole. D'ailleurs il n'y a pas de
prosopopée animale ; lorsque Tristan dit qu'il
aboie, grogne, braie, brame ou qu'il parle en «
canard », il s'agit bien de notre poète adoptant
le registre vocal idoine. Son bestiaire fait une part
étonnamment belle aux animaux ignobles au sens
étymologique du terme. Tristan a un faible pour
le laid, le vermiculaire, l'enténébré,
le nyctalope, le scatophile et le nécrophile. Ce
qui ne l'empêche pas de s'accomplir dans la métamorphose
ornithologique plus noble pour élaborer la scansion
de certains poèmes. Aspiration à l'envol
bien vite suivie de la négation de cet angélisme
:
« Moi je siffle quand la mer gronde,
Oiseau de malheur à poil roux !… »
(
« Le Naufrageur »)
Ou de revendiquer quelque généalogie monstrueuse,
telle la pieuvre honnie par la poésie hugolienne
:
« Mon père était un vieux saltin,
Ma mère une vieille morgate... »
Procéder de la morgate, c'est posséder par
procuration toute la force vitale éparse dans la
matrice de l'univers. De fait, l'animal lui sert à
vivre par procuration. Il dicte ainsi « À
[s]on chien Pope » un code déontologique
qu'il est loin d'assumer dans les faits :
« Toi : ne pas suivre en domestique,
Ni lécher en fille publique ! –
— Maître-philosophe cynique »
Et, à l'inverse, à son chien bâtard
de « Sonnet à Sir Bob », il délègue
des envies de subordination à la femme-chienne
:
« Et j'aurai le collier portant Son petit nom.
Qu'il réitère plus loin :
« Je voudrais être alors chien de fille publique,
Lécher un peu d'amour qui ne soit pas payé
»
La plupart du temps, Tristan cherche à prendre
sa revanche sur l'humain déficient en lui et, par
ses métamorphoses les plus agressives, —le
cynisme de Pope, l'oiseau roux fils de la morgate—
saccage tout ce qui rappelle son ascendance humaine. Quand
d’autres se complaisent dans l'image idéalisée
du pélican, du cygne, de l'albatros, il extravague
« en dehors de l'humaine piste », patauge
dans la fange, le cloaque à la recherche d'une
parenté monstrueuse, la modèle selon son
humeur, car la bête vit à proximité
de la boue, terreau propice à toute création,
et le poète tente de parfaire son image en déformant
des traits humains, trop humains.
6 — Retour au rien…
Outre le fait de remédier à ses faiblesses
via l’animal, de stigmatiser une humanité
servile et luxurieuse, n'y aurait-il pas encore chez Corbière
un sentiment exacerbé de pudeur ?
En effet, le Celte croit que celui qui connaît le
nom et le visage de quelqu'un s'en rend maître.
D'où l'usage du masque et du surnom. Tristan est
ainsi l'homme aux masques de batracien, de chien, de coucou,
de lézard et l'homme au surnom connoté :
Tristan de Loonnois… De même, l'attribution
d'un totem chez le peuple celte est la preuve d'une qualité,
ainsi, par exemple, l'emblème canidé symbolise
la qualité guerrière
Cependant, la métamorphose animale, élément
essentiel des contes de fées, montre un Tristan
imparfaitement sevré. La fable liminaire de La
Fontaine induit aussi ce rapport particulier à
l'enfance. Cette imagerie animale fonctionne comme une
asymptote de l'entropie. Tristan atteindrait la conscience
à son point zéro : il est un mollusque recroquevillé
dans son habitacle calcaire ajusté étroitement
à sa forme sans nerfs, baignant dans l'océan,
doublet de l'embryon qui repose dans l'amnios de la matrice.
Ainsi, dans le cas de Tristan, l'animal n'offre pas un
cas de régression de l'homme vers une animalité
primitive ; au contraire, il est le vecteur de l'involution
de Tristan vers un état originel, informe et chaotique,
sans mémoire. C'est pourquoi le monde animal de
Tristan est essentiellement celui des muqueuses, de la
langue labile, des organes défécatoires
:
« […] Les crapauds,
Petits chantres mélancoliques
Empoisonnent de leurs coliques,
Les champignons, leurs escabeaux. »
(« Paysage
mauvais »)
Celui de l'absorption, de la réingurgitation, de
la digestion, de la succion, des mandibules, des pinces,
des toiles d'araignées, des rats, de la vermine,
des mollusques, des crapauds paludiens ou ceux, fossilisés,
retournés à leur inertie de pierre, des
coucous aux chants ouroboriques, des serpents aux mues
non moins cycliques. Tous ces êtres lui proposent
leur système clos et l'attirent dans leur sein
chargé de puissances élémentaires
et syncrétistes.
7 — Sur la voie d’une ultime métamorphose
Mais le monde animal cesse bientôt, la « Bête
» est sublimée, par conséquent «
sublime » (« Le Sublime bête »),
au moment où Tristan atteint le sommeil des «
Rondels pour après », comme si l'état
de veille forcée n'avait suscité jusqu'ici
que des monstres croquemitaines. Il s'agit du sommeil
venu avec l'apathie méthodique ourdie dans les
six sections précédentes où Tristan
s'est appliqué à parfaire son épure.
La placidité ou la réserve des animaux servant
son décor habituel confirme cette tendance à
l'apathie généralisée. Les animaux
présents dans les autres sections préparaient
la phase d'engourdissement terminale des « Rondels
pour après ». L'ambivalence de l'animal à
la fois brut, sauvage, féroce, instinctif puis
serein, sage et distant est dépassée, sublimée
dans la minéralisation du corps de Tristan encoquillé,
recouvert de chiendent dans « Do, l'enfant, do »,
nidifié dans sa tombe végétale.
Si Tristan revêt masque sur masque, rôle sur
rôle, c'est parce que de cette multiplicité
souvent contradictoire naît l'aporie identificatoire.
Tristan s'identifie à des animaux dont l'essence
doit être l'inertie, calquée sans doute sur
l'absence de statut. En effet, souvenons-nous de ses multiples
généalogies, de son soi-disant manque de
métier, de son ode dithyrambique en faveur de l'apathie
dans « Décourageux », de sa conformité
à une vie marginale, de l'obstination du paria
à vouloir se situer en dehors de la République,
du coucou sans nid, de sa sœur, la rapsode, «
vaguant où son instinct l'attire »…
Aussi les récurrences de certaines métamorphoses
animalières, la proximité quasi domestique
des animaux concernés, le refus d'une phraséologie
savante sont-ils dans la droite lignée d'une décantation.
8 — Le Sublime Bête
Certes, Tristan hérite aussi de la conception qui
rappelle à l'homme, après moult métamorphoses
animales, sa dégradation et sa chute, mais s'en
démarque aussitôt pour promouvoir un nouvel
aspect de cette chute qui serait, à rebours, retour
vers le sein originel. Il ferait ainsi fi de la fable
platonicienne concernant l'âme prisonnière
de la matière pour se complaire a contrario dans
la partie la plus animale de son être, sublimer
son corps débile en un être de roc, inébranlable,
imperméable aux intempéries de l'existence
comme à la cyclothymie sentimentale :
« Et je laisse la vie
Pleuvoir sans me mouiller,
En attendant l'envie
De me faire empailler »
On remarquera que la naturalisation de l'oiseau de «
Bohème de chic » entérine un état
d'indifférence générale et est ressentie
comme un idéal vers lequel le poète tend,
au-delà de la piste humaine, au-delà du
monde matériel… La transsubstantiation est
catharsis, d'où l'expression inventée par
Tristan pour revendiquer et décrire au mieux cet
état de sereine catalepsie : « Le Sublime
Bête ». S’il laisse parler la bête
en lui, (la chiennerie amoureuse, la jument libidineuse,
les maquignons des étalons de l'art dosant leur
liqueur séminale, le monde des grues, des cocottes,
les bêtes de « Vénerie » dans
leur souille), s'il en a exalté la lubricité
ce n'est que pour mieux nous faire sentir l'effet de l'accalmie.
La Bête, un mélange entre Sublime Bête
et Bête féroce, lui propose enfin le contrepoids
de sa dépravation, de ses débauches cérébrales.
Tristan ne tempête plus contre sa carène
d'homme, son mât en pantenne. Il a vendu son cotre
qui lui servait de « boîte à deux »
pour ses voyages avec Marcelle. Une autre traversée
l'attend… Le poète se réfugie dans
l'animal parce qu'il y a trouvé la distance réfléchie
qui lui manquait pour s'observer, mais également
la trace d'une intégrité perdue. Il reste
désormais à Tristan à placer, en
toute connaissance de cause, sa cigale marine, sa blonde
Lorelei, aux bornes limitrophes de ses Amours jaunes pour
nous indiquer où commence et où prend fin
le chant saisonnier de sa muse. Et si celle-ci lui demande
encore d'accéder à une nouvelle qualité
de chant, c'est celui du silence, phrasé dicté
par la sépulcrale cigale mirliton des « Rondels
pour après ». Son silence, c'est son chant
du cygne, mais un cygne sans nul doute de la race des
abyssiniens, sur les traces de Rimbaud…